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Parsifal

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“Parsifal” : l’œuvre ultime de Richard Wagner, créée le 26 juillet 1882, six mois à peine avant sa mort, l’œuvre-testament en quelque sorte. Ce n’est pas un opéra ! Non ! Wagner l’a qualifié de “Festival scénique sacré” !

Son livret traite de la “matière du Graal”, ce calice ayant recueilli le sang du Christ et confié aux Chevaliers de la Table Ronde. Une confrérie en crise à cause de la faute commise par son chef Amfortas, qui a cédé aux pernicieuses tentations de Kundry, la marionnette de Klingsor, l’ennemi-juré de la confrérie, et s’est fait dérober la précieuse lance sacrée de Longin. Et tous d’attendre “le chaste fol”, le rédempteur. Il s’agit de Parsifal, surgi de nulle part, qui ne comprend rien à ce qui se joue et ce qu’on attend de lui, qui résistera pourtant aux assauts conjugués de Kundry et Klingsor, et qui, après une longue errance, pourra enfin revenir accomplir sa “mission”.

La partition de “Parsifal” est à la fois un merveilleux condensé de ce qui fait la spécificité de Wagner et sa dernière effervescence. Quelle leçon, par exemple, que ce “Prélude” de presque un quart d’heure, qui annonce, catalogue de leitmotive, les personnages, les situations et les objets à venir. Extraordinaires récits, si wagnériens, des personnages narrateurs ou héros, faisant le point sur ce qui s’est passé, ce qu’ils ont vécu, leurs états d’âme, leurs douleurs incommensurables. Fantastique orchestration de “mobilisation générale” de tous les instruments – et les plus rares, ceux qu’on n’entend presque qu’en ces occasions. Déferlements musicaux si intenses dans les paroxysmes et si retenus, si émouvants, dans les séquences de communion ou d’aveux murmurés. Imprégnation du spectateur par cette musique qui ne le quittera pas pendant un certain temps. Une partition défendue à Anvers et Gand par l’Orchestre Symphonique de l’Opéra Flamand et à Luxembourg par l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, sous la baguette expérimentée d’Eliahu Inbal. Avec une distribution solidement wagnérienne.

Innombrables ont été les interprétations de cette œuvre qui, il est vrai, s’y prête bien. Les exégètes en ont multiplié les “lectures” les plus pointues, les plus savantes, les plus ésotériques, les plus farfelues aussi parfois. Et les metteurs en scène de s’en donner “à cœur/ chœur” joie ! Retour à la horde primitive, actualisation-mondialisation…

Tatiana Gürbaca, elle, en propose une vision polysémique, qui ouvre de nombreuses pistes, sans en privilégier une en particulier, du moins est-ce ainsi que nous l’avons perçue. Son “Parsifal” se joue dans un espace neutre, clos, dont les murailles suintent régulièrement du sang de la blessure d’Amfortas. Les apparences sont d’aujourd’hui. Et si les héros s’affairent encore à régler le problème de la Lance et du Calice, les autres, manifestement, ne les suivent plus vraiment. Ils prennent bien fait et cause contre ce jeune idiot qui vient de tuer un cygne, ils sont physiquement agressifs contre Kundry, ils en veulent à Amfortas. Mais on a l’impression que tout cela a perdu pour eux de sa réalité religieuse, philosophique, métaphysique. Tout cela s’est laicisé ; ils en ont assez de ces vieilles fadaises. Et pour eux, ce qui fera leur avenir, ce n’est pas un passé perpétuellement célébré et célébré, mais bien leurs enfants, qu’il faut choyer et doter des meilleures chances d’avenir. C’est ce que semble démontrer une longue séquence avec de très jeunes enfants au premier acte … Ainsi irait donc le monde d’aujourd’hui ?

Stéphane Gilbart

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