Contrairement à l’oratorio Paulus écrit dix ans plus tôt, dans Elias, achevé en 1846, Mendelssohn renonce à la voix du narrateur. Ce sont les personnages eux-mêmes qui incarnent les épisodes de la vie du prophète Élie. La partition fait usage de toutes les textures vocales, depuis la fugue ou le canon jusqu’à l’écriture harmonique du choral.
Modelé sur les partitions de Bach ou de Haendel, Elias fut écrit, entre autres, pour la grande soprano Jenny Lind, le « rossignol suédois » cher au cœur du compositeur. Celui-ci travailla une dizaine d'années à sa pièce, lui conférant d'amples séquences chorales adaptées au besoin des institutions européennes de son temps, à commencer par le festival de Birmingham qui accueillit la première exécution en août 1846. Les quelque 300 participants de ce concert-marathon qui proposait également La Création de Haydn et la Missa Solemnis de Beethoven obtinrent un véritable triomphe. Elias est depuis cette date resté très populaire au Royaume-Uni.