Wagner était plongé dans la composition du troisième volet de sa Tétralogie, Siegfried, lorsque son troisième enfant vit le jour. Il lui donna le nom du héros de l’opéra auquel il travaillait et voulut offrir un présent musical à la mère de son fils, Cosima, en imaginant Siegfried Idyll. On est pénétré par la sensibilité passionnée, la richesse d’imagination et le souffle orchestral wagnériens. Quelques décennies plus tôt, on retrouve les prémices de cette forme d’inspiration dans la Symphonie « Inachevée » de Schubert. Le compositeur traverse alors une période difficile. Il laisse de côté sa partition pour des commandes plus lucratives et n’y revient pas : elle le trouble trop. Schubert n’y fait pas seulement la démonstration de son savoir-faire symphonique, mais crée une véritable atmosphère, poignante, qui vaut à l’œuvre d’être qualifiée de « première symphonie romantique ».
Enfin, les images du film de Miloš Forman, Amadeus, nous reviennent en mémoire avec le plus célèbre des requiem. Mozart l’a composé à l’instigation d’un mystérieux commanditaire (un aristocrate voulant se faire passer pour un grand compositeur), sur son lit de mort, dans l’urgence, sentant son heure venir. Une musique bouleversante, universelle, qui parle au coeur de tous.