En pleine bataille entre la IIIème République naissante et le monarchisme qui tentait de revenir au pouvoir, Samson et Dalila n’a pas été bien accueilli par l’État, qui fit interdire l’oeuvre. Elle fut créée à Weimar en 1877, mais jouée en France pour la première fois seulement en 1890, à Rouen. Sans doute l’exaltation de la révolte du peuple contre l’autorité des Philistins au nom de Dieu résonnait-elle étrangement dans cette période d’affrontement entre cléricaux et anticléricaux.
Après avoir envisagé un oratorio autour de Dalila, Saint-Saëns compose finalement un opéra. Du projet d’origine subsiste une musique puissante. La place majeure du choeur et la magnificence de l’orchestration rendent singulière cette oeuvre, qui fut encensée par le public allemand, mais tarda à trouver sa consécration en France. Cette production du Théâtre de Kiel, en Allemagne, est mise en scène par le Germano-turc Immo Karaman. Elle donnera au public stéphanois l’occasion de retrouver le duo de chanteurs entendu dans La Nonne sanglante, en 2023.
Florian Laconi, habitué de notre maison, interprétera en effet Samson, donnant la réplique à Marie Gautrot, la voluptueuse et vénéneuse Dalila. Saint-Étienne aura par ailleurs le plaisir d’accueillirà nouveau Guillaume Tourniaire, le chef d’orchestre qui avait brillamment dirigé Les Pêcheurs de perles en février 2024.
