Inspirée par la pièce de Victorien Sardou que Puccini avait vue en 1889 interprétée par la grande Sarah Bernhardt, Tosca est une œuvre majeure du répertoire. Le drame passionnel est exploité de manière inouïe par un compositeur porté par les succès récents des tragiques Manon Lescaut et La Bohème. À l’orée du XXe siècle, le compositeur veut offrir à la scène un effet de miroir de l’âme en intégrant à son chef-d’œuvre des scènes violentes où les voix et l’orchestre rugissent les passions humaines avec une force décuplée. Il faudra, au public de la création romaine, quelques temps pour digérer l’inéluctable rapidité tragique de l’opéra.
Le succès n’en sera que plus durable, car Puccini a su ménager les moments d’émotions les plus sublimes, des pages orchestrales d’une envoûtante poésie et ses mélodies les plus célèbres. Tosca réunit, en son sein, l’essence de l’art puccinien et il suffit d’évoquer la prière de Floria, Vissi d’arte ou l’adieu de Cavaradossi, E lucevan le stelle, pour se convaincre de l’immense beauté de sa musique. Cette production de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège, bouleversante, rend justice à un opéra emblématique qui s’apparente à un véritable thriller musical.