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Profiili ülevaated

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(...) Sur les mots « A terra ! », l’épouse apeurée résiste. Dans un bel effet cinématographique, elle s’accroche à son bourreau, avant de chuter, lentement. Il y a, dans tout ce passage, de fascinantes correspondances entre les couleurs, les mouvements et la musique, et les éclairages de Laurent Castaing prolongent mystérieusement chaque accord, comme s’ils effleuraient les âmes, dans l’exploration d’un monde intérieur. Ces lumières créent une ambiance captivante dans tout l’opéra, avec des dégradés de couleurs, chaudes ou glacées, orange, jaune, bleu ou gris, qui donnent un côté pictural, reflet d’une âme tourmentée. Le décor de Bruno de Lavenère suggère l’enfermement, c’est la cour intérieure d’un riche palais, aux arcades finement ciselées, mais qui est aussi un univers carcéral, avec cette passerelle à l’étage, d’où Iago peut dominer l’action. La foule réunie est pleine de compassion pour Desdemona, publiquement humiliée, et le chœur occupe une place essentielle. Stefano Visconti a fait, une nouvelle fois, un impressionnant travail de chef de chœur, et certains moments particulièrement intenses attirent des larmes. Le chef d’orchestre Daniele Callegari atteint de tels sommets, et sa direction musicale est en totale symbiose avec la démesure de ce qui se joue sur le plateau, tout en sculptant d’ineffables demi-teintes.

Loe rohkem
18 juuni 2019www.fragil.orgChristophe Gervot

Un sommet de bonheur lyrique (...) il semblait impossible de faire plus extraordinaire en matière de production lyrique. Eh bien c’est pourtant ce qui arrive avec l’ « Otello » de Verdi donné depuis dimanche. Voici l’apothéose de la saison. On atteint un sommet de bonheur lyrique. Dans l’histoire de la Salle Garnier, on parlera de l’« Otello de 2019 ». (...) La mise en scène d’Alex Aguilera, d’un classicisme fort apprécié n’en est pas moins raffinée et fouillée. Elle se situe sur deux niveaux, utilisant en hauteur une passerelle entre deux étages du palais. Elle nous met le feu au premier acte, allumant un réel brasier au centre de la scène. Elle transforme en piscine le traditionnel lit de mort de Desdémone, apportant son pouvoir purificateur à l’eau qui éclabousse le personnage.

Loe rohkem
23 aprill 2019www.monacomatin.mcAndré PEYREGNE