Viens, écrit Victor Hugo, une flûte invisible soupire dans les vergers. C’est que, volontiers douce et pastorale, la flûte est le plus souvent associée à une ruralité idéalisée et paisible. La mythologie classique, pourtant, la destine aux faunes et aux satyres – lui instillant un caractère sensuel, voire érotique auquel les compositeurs ont été sensibles. Cet imaginaire foisonnant a suscité des pages splendides dont le Grand Concert n° 4 se fait le héraut.
Le programme met en lumière Emmanuel Pahud, première flûte solo de l’Orchestre Philharmonique de Berlin et véritable ambassadeur de son instrument. De la sérénité radieuse de l’Andante mozartien au vif-argent mélancolique de Poulenc, le musicien français (soutenu par la baguette de Christian Kluxen) nous entraîne à sa suite. Tantôt
virtuose, tantôt lyrique, la flûte se dévoile en sa profonde richesse. Autour d’elle, un orchestre tout de clarté. Viens, une flûte …
