The Fair Helen by Offenbach, og. 01 uzt. 2021, Noiztik (2021/2021), Zuzendaria Alexandre Bloch, Théâtre des Champs-Elysées, Paris, France

Créée en 1864, La Belle Hélène connut immédiatement un succès triomphal qui propulsa Offenbach au sommet de sa notoriété. Le livret parodique de ce génial opéra bouffe est fondé sur un fameux récit de la mythologie grecque, l’enlèvement d’Hélène par Pâris, qui fut à l’origine de la guerre de Troie. Cette trame dramaturgique n’est qu’un prétexte à dresser une critique féroce du Second Empire, période caractérisée par son absence de moralité et la recherche de plaisirs à outrance. Si cet ouvrage est considéré comme le chef-d’œuvre du compositeur, c’est tout à la fois grâce à son propos jubilatoire, fruit de la première collaboration entre Offenbach et ses librettistes Halévy et Meilhac, mais aussi en raison de son extrême richesse musicale, alliant un sens irrésistible de la dérision et une somptueuse inventivité mélodique – toujours judicieusement adaptée à l’évolution de l’intrigue. Les liricophiles seront ravis d’entendre à nouveau l’incontournable Gaëlle Arquez dans le rôle-titre : déjà « très Belle Hélène » au Châtelet en 2015, la mezzo française aujourd’hui adulée de toutes parts avait époustouflé la salle avec son « timbre absolument magnifique » doublé d’une « diction exemplaire », sans même parler de son « charisme d’une souveraine volupté ». Également français, le reste de la distribution rassemble quelques-uns des plus beaux fleurons de la scène opératique nationale, qu’accompagnent l’excellent Orchestre National de Lille emmené par son très charismatique directeur musical, Alexandre Bloch.