On pourrait réduire ce concert à un programme réunissant quatre femmes. Mais en chacune d’elles, le Quatuor Béla célèbre une forme de radicalité, ainsi qu’un esprit touche-à-tout qui transcende toute classification, avec en prime une création de Francesca Verunelli.
L’aînée des quatre créatrices au programme est Ruth Crawford (1901-1953), figure de proue des ultramodernes américains qui, s’inspirant de Cowell et Schönberg, ouvre ici grand la perspective avant-gardiste. Vient ensuite Grażyna Bacewicz (1909-1969), une des plus grandes compositrices polonaises : résolument personnel, son Quatuor n° 3 contribua en 1947 à sa reconnaissance internationale. Faut-il présenter Meredith Monk (née en 1942), une des artistes les plus éclectiques et inclassables de ces dernières décennies ? Dans Stringsongs, elle tire du quatuor des sonorités aussi inattendues que celles qu’elle recherche avec sa voix. Pour l’Italienne Verunelli, enfin, le quatuor est depuis dix ans un laboratoire fertile de renouvellement du discours.
