En octobre 2021, Sasha Yankevych, chef ukrainien tout juste trentenaire, remportait le Prix spécial de l’Opéra de Saint-Étienne, lors du concours Toscanini de Direction d’Orchestre de Parme. Le voici à la baguette dans notre maison, le temps d’un concert. C’est par l’ouverture de Raymond ou le secret de la Reine que démarre cette soirée. Cet opéra d’Ambroise Thomas, créé en 1851 à l’Opéra Comique et inspiré par l’histoire du masque de fer, est aujourd’hui peu monté, mais son ouverture est restée au répertoire, appréciée du public pour son énergie, dans la filiation des grands opéras romantiques. Vient ensuite le Concerto pour violon de Tchaïkovski, créé en 1881. Cette œuvre fut écrite peu de temps après la découverte par le compositeur de la Symphonie espagnole de Lalo, qui l’impressionna beaucoup. La répétition des motifs, accentuée dans le troisième mouvement, le lyrisme entêtant et la virtuosité échevelée de l’œuvre portent bien la marque de Tchaïkovski. Enfin, la soirée s’achève avec la suite pour orchestre de Roméo et Juliette. Ce ballet fut composé par Prokofiev en 1935, mais les danseurs refusèrent de s’exécuter, et l’œuvre fut présentée l’année suivante sous forme de deux suites orchestrales, avant de retrouver sa forme de ballet en 1938, lors de sa création en Tchécoslovaquie. Roméo et Juliette fait aujourd’hui partie des œuvres majeures du XXème siècle, l’osmose entre l’intensité musicale et le drame des amants de Vérone touchant universellement le public.
