Adapté à la scène par Richard Brunel, ce célèbre vaudeville de Georges Feydeau explore avec esprit le monde de l’enfance et sa capacité à nous déstabiliser. Riche en intrigues et rebondissements, un opéra à découvrir en famille.
Une famille bourgeoise ordinaire : Monsieur Follavoine, son épouse, leur fils Toto, surnommé Bébé malgré ses sept ans. Mais voilà : ce matin-là, Toto est constipé. Précisément le matin où son papa attend Monsieur Chouilloux, à qui il compte vendre pour le compte de l’armée française les pots de chambre en porcelaine incassable de son invention. Bébé est bel et bien le maître du jeu : l’hystérie que provoque sa constipation fait exploser l’apparence d’harmonie conjugale. Le vaudeville de Feydeau, écrit dans le temps même où Freud décrit les mécanismes crus de l’inconscient, est d’une rare férocité. « Tous les personnages sont absolument insupportables », dit le compositeur Philippe Boesmans, enthousiasmé par la virtuosité comique de la pièce, sa scatologie, sa lucidité. Richard Brunel, qui a monté Feydeau au théâtre, se charge du livret et de la mise en scène. Le compositeur belge entend faire chanter chacun des personnages « comme il est », et donner à l’orchestre, « brillant et virtuose », toute sa fonction expressive.